En arrivant à Douarnenez, au matin de ce lundi 4 avril, j’aurai pu croire à un anachronisme en voyant cet équipage formant une chaîne humaine pour décharger la cale d’un voilier de travail au son des chants de marins. Mais non, nous sommes bien en 2016 et c’est ma première rencontre avec le voilier de travail Grayhound et son équipage.
Porté par un vent du nord favorable, Grayhound est arrivé avec un peu d’avance dimanche après-midi après trois jours de navigation. Marcus et Freya Pomeroy, les capitaines du lougre, Malachi, leur fils de quatre ans, et les huit membres d’équipage ont ainsi eu le temps de souffler un peu avant de préparer le déchargement de ce lundi.
Avec de l’organisation, de l’huile de coude et beaucoup de bonne humeur, les équipiers de Grayhound et de TOWT – Transport à la Voile faisaient transiter les caisses d’ales cornouaillaises une à une de la cale du voilier au quai. Entre deux photos, je lâchais mon appareil pour saisir un carton et le donner au suivant. Moins de deux heures après le début des opérations, Malachi décomptait fièrement « Four, three, two, one, …ZERO ! » : la cale était vidée. Il ne restait plus alors, qu’à transférer les caisses d’ales mises sur palettes jusqu’à l’entrepôt. Après un dernier effort et quelques frayeurs au passage du transpalette sur les pavés du quai, nous nous retrouvions sur le pont pour partager le repas. Les sandwichs et le cake préparés avec amour par Freya étaient bienvenus pour reprendre des forces.
Sous le regard des passants venus assister à ce spectacle inhabituel, chacun savourait un moment de quiétude sous le soleil de Douarnenez. Une interview, une photo de groupe pour la presse, et Marcus se remet à l’ouvrage pour entretenir son matériel, toujours avec ce sourire qui ne le quitte jamais.
Grayhound a rempli la moitié de sa mission car désormais il va falloir recharger la cale de vins et de cidres pour retourner à Falmouth. J’ai déjà hâte de revoir ce joyeux équipage revenir au mois de juin chez les Penn Sardin.
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